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Compagnie Lumière d'août / Alexandre Koutchevsky

résidence d'écriture pour "En friche"

Alexandre Koutchevsky revient en résidence d’écriture pour poursuivre l’expérimentation et l’écriture à partir de sites en friche, anciennes usines, mines, industries, manufactures, sites d’extraction ou de production.

Chaque zone de labeur a « créé ses ramifications dans le paysage, comme un arbre étend ses racines  : routes, rails, canaux. Elle a parfois modifié durablement le paysage. Elle a créé une culture et une histoire commune. Que reste t-il de cette épopée industrielle dans les cœurs, les têtes, les vies ? Que faire de cette disparition? En friche dit simultanément qu’ici quelque chose a disparu et que quelque chose va naître ».


CE MÉLANGE D’ADIEU ET D’AUJOURD’HUI
En arpentant le carreau de mine abandonné de Culture Commune, à Loos-en-Gohelle, en observant ces chevalements d’extraction devenus silencieux, et plus tard en cheminant sur d’autres sites de friches industrielles, le sentiment que « quelque chose ici a eu lieu » s’est imposé.

Ici, il y avait des gens affairés au labeur.

Il y avait une usine, une mine, une industrie, une manufacture, un site d’extraction ou de production.

Il n’y en a plus. Ou alors des traces.

Cette zone de labeur a régenté la vie de milliers de gens pendant une ou plusieurs générations. Elle a créé les habitations pour loger gros bras et petites mains, d’abord importés de la campagne environnante puis des régions voisines, souvent de pays proches ou lointains.

Elle a créé ses ramifications dans le paysage, comme un arbre étend ses racines : routes, rails, canaux.

Elle a parfois modifié durablement le paysage comme un pavé jeté dans un lac qui propage ses ondes.

Cette zone de labeur a créé une culture et une histoire commune.

LA FRICHE COMME ZONE DE RENCONTRES

J’ai intitulé une des résidences, que j'ai effectuées à Culture Commune entre 2020 et 2023, « Vous qui passez par là ». Pendant une semaine, j’étais installé sous une tente et accueillais les personnes qui passaient sur le parvis de la base 11/19. Travailleurs des entreprises du site, de la chaîne des terrils, habitants, en chemin pour leurs courses et activités, promeneurs, touristes, responsables de l’Unesco... j’ai pu m’entretenir avec une trentaine de personnes qui venaient s’asseoir un moment avec moi pour partager un thé ou un café. À chacune et chacun je demandais : « que faites-vous ici, vous qui passez par là ? » La conversation s’engageait. C’est ainsi toute une galerie de personnages qui est apparue : la responsable de l’Unesco qui ne peut suivre la visite guidée en haut des terrils à cause de son mal de dos, le grand connaisseur de l’écosystème des terrils, le peintre en bâtiment retraité, l’ancien installateur de télévisions chez les mineurs silicosés, la randonneuse des terrils, la voisine qui promène son chien et s’occupe de son père ancien mineur, la doctorante spécialiste des rotondes SNCF, le quarantenaire à vélo électrique, la mère de famille qui pousse son chariot jusqu’au supermarché, etc.

Ces vivants qui traversent ce paysage de signes d’adieu constituent pour moi le second impulseur sensible né de mes temps de résidence à Culture Commune.

Qui passe par là ?

Qui vit ici ou à côté ?

Qui travaille là ?

Et comment ce passé surplombant traverse t-il les gens qui passent par là ?

Du 22 avril au 26 avril 2024

informations pratiques

Rencontre avec le Comité de lecture le mardi 23 avril à partir de 18h30 à la Fabrique Théâtrale.

À lire, à voir, à écouter…

Site de la cie Lumière d'août - projet "En Friche"

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