Bébé est une recherche dansée qui explore un sujet tabou, volontairement édulcoré dans nos sociétés occidentales. Sur scène, danseuse et musicien composent une création rythmique intense et enivrante, où la désintégration comme métaphore de la vie et de la mort est mise en danse et tente de nous réconcilier avec notre mortalité.

la mort, plus qu’une fin silencieuse
Note d'intention de Yonsk. - Julie Botet
« La Mort, ou cette notion du « plus jamais » est notre lot / fardeau à tous·tes, elle est crainte et répulsion pour certain·e·s, fascination pour d’autres, ce qui est le cas pour moi. La mort soulève les questions de mémoires, de pratiques et d’hommages, notamment au sein d’une société occidentale, spirituellement dépouillée.  [...] Deux voyages au Burkina Faso en décembre 2019 et décembre 2020 m’ont permis d’enrichir mes collectes de témoignages autour des pratiques mortuaires. Ces voyages m’ont permis de prendre conscience de la valeur des pratiques en France. Cette recherche pointe du doigt une bienséance funéraire inhérente à nos sociétés de marbre, qui censurent les endeuillé·es, en véhiculant une image édulcorée de la mort, en la noyant sous des kilos de fleurs en plastique et de prières. Cette recherche met en regard une prise de parole collective et grinçante envers la mort. Le point de départ de cet objet chorégraphique provient du Journal Intime de Frida Kalho, dans lequel l’artiste écrit : « Yo soy la desintegración ». Je me suis ainsi intéressée au processus de désagrégation, de dissolution, de destruction. Imaginer un corps comme matière solide et concrète qui, par la vie, par le mouvement, s’effile, s’épluche, perd en contenance et en densité. J’ai alors eu envie de mettre en danse la désintégration, comme métaphore de la vie vers la mort, de la mettre en jeu pour nous réconcilier avec notre mortalité, entre sarcasme et soulèvement. »
✍️ Julie Botet